L'intelligence artificielle : La technologie à surveiller en 2018
Le mois de janvier venant tout juste de terminer que déjà la période des salons industriels bat son plein pour plusieurs de nos clients avec des participations au CES de Las Vegas et SPIE Photonics West de San Francisco. Lors de ces foires, il est toujours surprenant de voir de quelles manières les ingénieurs et techniciens intègrent les découvertes scientifiques actuelles à leurs produits, créant les nouvelles tendances technologiques.
La tendance technologique de l'année sera sûrement celle de l'intelligence artificielle. Cette technologie a permis de créer des appareils comme les assistants Google et Alexa, qui semblent avoir des capacités intellectuelles humaines : converser, entendre et réfléchir.
Conçue autour d'algorithmes émulant le fonctionnement des cellules neuronales, cette science permet actuellement de créer des réseaux de neurones électroniques DNN (Deep Neural Networks) qui peuvent être facilement et rapidement codés dans un FPGA. Sous peu, il y aura apparition de puces électroniques DNN assemblées avec des ASIC comme l'a fait Google avec le TPU1. Subséquemment, les appareils intégrant IA seront de moins en moins dispendieux à concevoir.
Les applications d'apprentissages profonds (Deep Learning) se démocratiseront et seront intégrées à une multitude d'appareils. L'accès efficace à d'énormes bases de données (Big Data) permettra la création d'appareils véritablement intelligents, intégrant des fonctions de traitement très sophistiquées et d'auto apprentissage.
Reconnu comme étant l'un des leaders mondiaux en IA, le Québec possède la plus importante communauté scientifique dans ce secteur de recherche. D'ailleurs, Yoshua Bengio, récemment nommé scientifique de l'année par Radio Canada (http://bit.ly/2DFw5d3), imagine voir le prochain « Google » créé ici, par des industriels québécois. Selon lui, nous avons le potentiel pour y arriver.
Comme manufacturier, nous devons profiter de la proximité des groupes de recherches comme l'Institut des algorithmes d'apprentissage de Montréal (MILA) ou du Consortium de Recherche en Ingénierie des Systèmes Industriels 4.0 de l'Université Laval, afin de mettre en place des projets qui nous permettront de concevoir et mettre en marché nos futurs produits qui seront réellement intelligents.
Et vous, comment participerez-vous au succès québécois de l'Intelligence artificielle?
Les 4 grands défis du 4.0
Le marché des usines intelligentes est en pleine expansion. Abondamment couvert dans les journaux, magazines et promu par nos gouvernements, le concept de l'industrie 4.0 propose une révolution du secteur manufacturier. Nous avons identifié les quatre grands défis qui seront à relever pour mettre en place l'usine 4.0.
1e : Pour le manufacturier, il faudrait que tous ses équipements utilisés dans l'usine communiquent entre eux pour transmettre, minimalement, des informations relatives à leurs usages. Par exemple, le nombre d'unités fabriquées, la température d'un liquide ou l'émission d'avertissements de mauvais fonctionnement. Mais aussi, ils devront permettre l'ajustement des paramètres d'opérations pour optimiser le débit de production. Toutes ces données devront être traitées par un système de gestion, idéalement intelligent, qui permettra aux travailleurs de se surpasser dans leurs tâches avec l'aide de tableaux de bord pour abaisser les coûts de production et rester compétitives.
2ième : Pour le fabricant d'équipements d'usines, leurs appareils devront être plus sophistiqués. L'automatisation d'une chaine de production demandera plus que l'installation d'automates ou de robots. Il faudra que les équipements se connectent à plusieurs systèmes de gestion. Ils devront permettre de se reprogrammer et se mettre à jour sans intervention humaine. Souvent interconnectés à Internet, ils nécessiteront des pare-feu et antivirus pour obtenir un très haut niveau de sécurité et contrer les attaques informatiques.
3ième : Pour le département d'informatique, celui-ci devra installer et utiliser une multitude de logiciels pour la cueillette des données, leur archivage et leur traitement permettant d'afficher des tableaux de bord et la production de rapports. Sans compter toutes les passerelles entre les applications comptables, de vente ou de gestion de la production.
4ième : Pour le département de R et D, celui-ci devra imaginer des modules électroniques peu dispendieux utilisant de nouvelles technologies. Des microcontrôleurs plus performants et des systèmes d'exploitation multitâches réagissant en temps réel seront nécessaires pour répondre aux exigences de l'industrie 4.0. Il ne devra pas non plus sous-estimer l'effort de programmation de la partie traitement « en nuage » dont aura besoin son appareil pour fonctionner et s'interfacer au système de gestion de l'usine. Tout cela avec des délais de réalisation de plus en plus courts.
Et vous, à quels défis ferez-vous face durant la transition de votre entreprise vers le 4.0?